• 11 morts dans des raids aériens sur Sohmor, dans la Békaa-Ouest
• Frappes ennemies en série sur Baalbeck et sa région, après des menaces sionistes
• Le nouveau chef du Hezbollah s’engage à poursuivre le «plan de guerre» de son prédécesseur Nasrallah
SYNTHÈSE — Onze personnes ont été tuées et 15 autres blessées hier dans des frappes sionistes ayant visé le village de Sohmor, dans l’est du Liban, a annoncé le ministère libanais de la Santé.
« Les raids successifs de l’ennemi sioniste sur la localité de Sohmor, dans la Bekaa occidentale, ont fait onze morts et 15 blessés », a indiqué le ministère, alors que d’autres frappes sionistes ont également visé la ville de Baalbeck et ses environs, plus au nord, après un appel à évacuer.
Par ailleurs, l’aviation sioniste a lancé une série de bombardements sur Baalbeck et sa région, plusieurs heures après un appel à évacuer, selon le quotidien libanais « L’Orient-Le Jour ».
Ces frappes ont notamment visé le rond-point de Aïn Bourday, la périphérie de Ras el-Aïn, le quartier al-Wad de Baalbeck, Majdaloun, Brital, Chmestar, Taraya et Douris. Des images envoyées par des habitants montrent de la fumée résultant des frappes s’élevant derrière les ruines historiques de Baalbeck.
Avant les bombardements, des milliers d’habitants de la région avaient évacué Baalbeck et les villages environnants, se rendant notamment vers Ersal, à l’est, proche de la frontière avec la Syrie.
L’armée sioniste annonce avoir tué le numéro deux de la force d’élite al-Radwane du Hezbollah
L’armée sioniste a annoncé hier avoir assassiné au Liban-Sud, dans une frappe sur la région de Nabatiyé, le vice-commandant de l’unité d’élite al-Radwane du Hezbollah, Moustapha Ahmad Chehadé.
Dans une série de messages sur X, l’armée a indiqué que ce commandant « était en charge des opérations de la force al-Radwane lors des affrontements en Syrie entre 2012 et 2017 » et qu’il était également chargé « des plans de combats au Liban-Sud ». Cet assassinat constitue « un nouveau coup porté aux capacités » de l’unité d’élite du Hezbollah, selon l’armée. L’armée sioniste n’a pas précisé quand cet assassinat a eu lieu.
Trois bombardements violents ont visé le quartier « Rahbet » de Nabatiyé plus tôt dans la journée.
Parallèlement, le nouveau chef du Hezbollah a affirmé hier que sa formation est prête pour un cessez-le-feu avec l’entité sioniste sous «conditions».
« Il semble que les élections américaines seront un tournant dans la guerre. Les pertes israéliennes sur le terrain pèseront sur les décisions puisque l’ennemi n’aura pu atteindre aucun de ses objectifs », a affirmé le nouveau secrétaire général du parti chiite, nommé la veille. « Nous ne savons pas quand tous ces facteurs pourront mener à la fin de la guerre, mais nous poursuivons le combat et ne mendierons pas un cessez-le-feu », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « Si les Israéliens veulent arrêter, ce sera suivant nos conditions ».
Concernant les négociations, il a souligné qu’elles « n’ont pas encore donné de résultats », et que le Hezbollah est « sur la même longueur d’onde » que le chef du Parlement Nabih Berry, chargé des pourparlers au nom du Liban.
« Quel est mon programme ? Un prolongement de celui de mon prédécesseur. Nous continuerons le programme de la guerre tel qu’il a été tracé jusqu’à présent » a affirmé le nouveau secrétaire général du Hezbollah, Naïm Kassem, dans sa première prise de parole après sa nomination à la tête du parti, hier. C’est également son quatrième discours depuis la mort de son prédécesseur, Hassan Nasrallah.
Le Hezbollah a affirmé, hier, avoir visé une position militaire sioniste près de Tel-Aviv
Mikati espère un cessez-le-feu avec l’entité sioniste «dans les heures ou les jours qui suivent»
Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a dit espérer hier un cessez-le-feu dans la guerre entre l’entité sioniste et le Hezbollah « dans les heures ou les jours à venir », se disant « prudemment optimiste ».
« Nous faisons de notre mieux (…) pour obtenir un cessez-le-feu dans les heures ou les jours à venir », a déclaré M. Mikati lors d’une interview accordée à la chaîne locale al-Jadeed, ajoutant qu’il était « prudemment optimiste ».
La radio publique sioniste KAN a publié ce qu’elle présente comme le projet de proposition de cessez-le-feu pour le Liban, daté du 26 octobre. Cette proposition appelle l’entité sioniste et le Liban à mettre en œuvre les résolutions 1701 et 1559 des Nations unies.
Selon ce texte, l’entité sioniste s’engagerait à retirer ses forces du Liban dans les sept jours suivant le début du cessez-le-feu. Les forces libanaises commenceraient à se déployer au moment du retrait des forces sionistes. La mise en œuvre complète de ce projet serait finalisée pendant une période de cessez-le-feu de 60 jours.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée en 2006, appelle à un cessez-le-feu durable et au déploiement de l’armée libanaise dans le sud du Liban, tout en prévoyant un arrêt de toute violation sioniste de la souveraineté terrestre, maritime et aérienne du Liban. La résolution 1559, adoptée en septembre 2004, appelle au retrait des troupes étrangères du Liban et au désarmement de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah.
La Maison-Blanche, concernant les informations sur la proposition de cessez-le-feu entre l’entité sioniste et le Liban, a déclaré : « De nombreuses informations et projets circulent. Ils ne reflètent pas l’état actuel des négociations. »
Nabih Berry insiste sur le fait que le Liban souhaite l’application de la 1701 sans changement
De son côté, le président du Parlement, Nabih Berry, a insisté sur le fait que les dirigeants libanais ne sont pas disposés à modifier les conditions de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, dans un entretien publié hier par le quotidien panarabe Al-Chark al-Awsat. Ce texte, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre l’entité sioniste et le Hezbollah mais n’a pas été appliqué, constitue l’une des options envisagées pour obtenir un cessez-le-feu dans le conflit actuel.
« Il n’y a aucune intention de changer le texte de la résolution 1701. Ce qui a été écrit a été écrit, et nous ne sommes pas prêts à changer ne serait-ce qu’une lettre », a déclaré M. Berry, également chef du mouvement chiite Amal, allié du Hezbollah.
Le chef du législatif a démenti, en outre, que l’émissaire américain Amos Hochstein ait fait « référence à la résolution 1559 (adoptée en 2004 et demandant le désarmement de toutes les milices au Liban) ou au remplacement de la Force internationale au sud du Litani par des forces multinationales ».
M. Hochstein a visité Beyrouth la semaine dernière dans le cadre des tentatives de stopper l’escalade de la violence entre le Hezbollah et l’entité sioniste, qui a atteint un pic depuis l’été dernier.
« Tous les points relatifs au cessez-le-feu, au déploiement de l’armée libanaise et à la mise en œuvre de la résolution 1701 ont été finalisés, et (nous attendons) qu’Amos Hochstein parvienne à un accord avec (le Premier ministre sioniste Benjamin Netanyahu) sur ce qui a été réalisé », a-t-il déclaré.
« Le Liban est prêt à respecter les accords une fois qu’Amos Hochstein et Benjamin Netanyahu seront parvenus à un accord », a-t-il ajouté, soulignant « la nécessité de fournir les garanties nécessaires à la mise en œuvre de l’accord ».
Le président chypriote se dit optimiste
Le président chypriote Nikos Christodoulides a déclaré, hier, avoir discuté avec le président Joe Biden à la Maison-Blanche des efforts des États-Unis pour mettre fin à la guerre entre l’entité sioniste et le Hezbollah, et s’est dit optimiste quant à la possibilité d’un cessez-le-feu dans les prochaines semaines.
« La situation change chaque jour. Aujourd’hui, je suis assez optimiste sur le fait qu’un cessez-le-feu puisse être atteint dans une semaine ou deux », a affirmé M. Christodoulides, en soulignant l’urgence de mettre fin aux combats dans la région.
Le chef de l’État chypriote a précisé avoir évoqué les efforts américains avec Biden, mais n’en a pas fourni les détails.
Deux sources ont confié à l’agence Reuters que la proposition américaine propose un cessez-le-feu de 60 jours, permettant la mise en œuvre complète de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en 2006 pour maintenir le Liban-Sud libre d’armes échappant au contrôle de l’État.
M. Christodoulides a ajouté que Chypre, membre de l’Union européenne, envoyait une aide humanitaire à Gaza et se tenait prête à évacuer des ressortissants de pays tiers dans la région si nécessaire. Il a également indiqué avoir récemment discuté de la situation avec les dirigeants de l’entité sioniste, de Jordanie, d’Égypte et du Liban, affirmant que l’objectif d’un cessez-le-feu était la priorité absolue.
Les responsables américains Brett McGurk et Amos Hochstein sont attendus aujourd’hui dans l’entité sioniste, pour examiner une série de questions, dont Gaza, le Liban, les otages, l’Iran, ainsi que d’autres enjeux régionaux, a rapporté un responsable américain.
La Presse de Tunisie avec agences et médias